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C comme ... Cathy Bricka Giordano
3 juillet 2008

Une autre réalité / another reality

(English version below)

Cela fait des semaines que je vous montre de belles photos sur l’Afrique du Sud… Mais il faut aussi savoir poser les pieds sur terre de temps en temps.

barbedwire2En Afrique du Sud, vous devez peut-être le savoir, le taux de criminalité est élevé (dernier chiffres hier, en gros, cela n'a pas bougé). Meurtres, viols, car-jackings (on vous pique votre voiture), cambriolages, ... la liste est longue et les sud af (toutes couleurs confondues) ont pour (seule?) solution de se barricader derrière des murs, barbelés, clôtures électrifiées, electricfencealarmes, barreaux aux fenêtres, grilles à chaque porte fenêtres, et même à l’intérieur des maisons… tout est bon.

armed_responseBien évidemment, les maisons souscrivent toutes à des services de sécurité (armés biensûr) qui patrouillent et arrivent à la moindre alerte. Beaucoup (comme nous) ont choisi de vivre dans des résidences gardées. Avantage important, on n’est plus obligés d’avoir des grilles et barreaux partout, et on peut mener une vie normale ( ?) à l’intérieur de la résidence, c'est-à-dire marcher dans la rue, promener son chien, faire du vélo… ou même tout simplement pouvoir prendre un verre et manger le soir dans son jardin sans avoir peur que des individus surgissent et vous braquent (ou vous tuent, cela arrive souvent aussi).

C’est tout un système d’habitudes à prendre. Ne pas s’arrêter aux feux rouges la nuit, toujours laisser son sac à main sous le siège en roulant, vérifier qu’on est pas suivis, ne jamais s’arrêter ni pour demander son chemin, ni pour aucune raison que ce soit (imaginez le problème quand Lino, trois ans, vous annonce « maman, pipi » et que vous êtes en voiture…) On fait ses courses dans les centres commerciaux, où les magasins sont regroupés, et on évite de rouler de nuit.

Cela donne des rues désertes de passants, même en pleine journée, et quand on voit un blanc marcher on s’étonne…

Ceci, heureusement n’est pas vrai pour toute l’Afrique du Sud, seulement pour Pretoria et Johannesburg (et Durban apparemment). Dans les autres provinces, les gens semblent mener une vie plus semblables à celle qu’on connait en France, même si il y a quand même des barreaux , grilles, alarmes et barbelés, les gens marchent en ville et les magasins ne sont pas forcément regroupés derrière la protection des centres commerciaux.

C’est une drôle de vie, et je pense que nous ne pouvons le supporter que parce que nous habitons dans une des résidences les plus sécurisées, et aussi que nous savons que cette expatriation aura une fin.

Maintenant que je vous ai planté le décor, je peux vous montrer des photos de là où j'habite, vous serez mieux à même d'apprécier le côté (faussement) paradisiaque.


I’ve been showing you beautiful photos on  South Africa for weeks, but one has to step into reality once in a while. 

In  South Africa  , you may already know that the crime rate is very high (the lats figures were given yesterday, and it hasn’t evolved).

Murders, rapes, carjackings, robberies… The list is long and South Africans (black and whites all alike) have found a solution (the only one ?) : they live behind walls, barbed wire, electric fence, with alarms, bars at the windows, trellis doors outside and even inside.

Of course, people all subscribe to security companies (armed, it goes without saying), who patrol day and night and come at the first hint of trouble.

Many people (like us) have chosen to live in a security complex. The main advantage is that we don’t have to have bars and trellis doors, and we can live a normal (?) life inside the estate, ie. People can stroll along the streets, walk their dog, or cycle… or they can even merely have a drink and eat at night in their garden without fearing thugs to appear and mug or kill them, as it often happens.

It's a whole new system of habits. Never stop at traffic lights at night, always leave your handbag out of sight under the seat, always check you are not followed, never stop to ask your way or for any other reason ( imagine the problem when Lino, 3, suddenly says “Mum, I need to wee” and you are driving).

You only shop in shopping centres, where all the shops gather for more security, and you avoid driving at night.

It results in empty streets even during the day, and when you see a white passerby you stare at him !!

Fortunately, this is not true for the whole of South Africa, but only for Pretoria and Johanesburg (and Durban I’ve been told). In the other states, people seem to live a life that looks closer to what we know in France , even if there are still bars and trellis doors, alarms and barbed wire, people walk in town and the shop s are not always in shopping centres.

It’s a weird life, and I think we can only bear it because we live in a high security complex, and also because we know our staying here will soon come to an end.

 

Now that I have set things straight, I can show you photos of where I live, you'll be able to grasp the (fake) paradise we live in.

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Commentaires
P
Avant notre départ au Japon, on nous avait aussi proposé l'Afrique du Sud, à notre retour du Japon,on nous a aussi proposé l'Afrique du Sud et nous avons encore refusé. En voyant tes posts plus récents, je me demandais si ce que nous avions entendu n'était pas exagéré, je crois que non...
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U
J'ai passé beaucoup de temps en Afrique où je suis née, je rentre d'un voyage épuisant en Colombie: violent à l'état pur, c'est palpable dans l'air, comme si la violence était une densité, une entité prenant corps dans l'air et qu'à n'importe quel moment tout peut exploser, se déchaîner d'un seul coup... La mort n'est même plus un problème, c'est la violence qui prime, la sauvagerie des âmes humaines les unes contre les autres...<br /> Impensable en France, heureusement !<br /> <br /> C'est une ambiance de guerre civile, quelque chose que nous espagnols nous n'avons pas encore oublié, c'est parfois lourd, mais la vie est là qui éclate en couleurs, en rires, en enfances, en musiques, en puissances...<br /> Paradoxe permanent ... <br /> Entre les cartes postales de rêves et la misère de la violence pure qui nous rend bien plus féroces que des animaux, qui nous rend inutiles...<br /> <br /> La Provence est belle à ma porte, le Mistral souffle, et je pense chaque jours à tous ceux que j'ai vu tant et tant souffrir... et aux quels je suis si attachée pour leur immense joie de vivre...<br /> <br /> tout est si paradoxal !!!
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M
dommage, ça ne donne pas trop envie d'aller voir .....
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G
Chez nous, en France, en Europe, pays dit de LIBERTE, de DROIT DE L'HOMME, on parque les immigrés dans des centres de rétention avant de les renvoyer aux frontières.... on a peur d'eux... alors que ce sont des pères, des mères, des enfants, tout comme nous, mais ils ont eu la malchance de naître dans des ethnies non aimées, ou dans des pays de dictature...<br /> Décidemment comme disait le petit prince "rien n'est parfait"...
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M
C'est triste ,cette réalité ,ça ne doit pas être facile à vivre.Mais on ne peut oublier la violence qu'ont subie les noirs pendant les sinistres années d'apartheid....la route est encore longue jusquà ce que les choses s'arrangent pour tout le monde.
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C comme ... Cathy Bricka Giordano
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C comme ... Cathy Bricka Giordano
Artiste voyageuse, qui se promène entre acrylique et aquarelle, mais toujours prête à découvrir, goûter, expérimenter. Après 5 ans en Afrique du Sud qui ont teinté ses pinceaux d'une pointe de pigment pur, preque 3 ans à Rome, la voici maintenant de retour en France.

Cathy is an artist who loves travelling between acrylic and watercolour. She's always ready to discover and experiment. After living 5 years in South Africa, then spending nearly 3 years in Rome, Italy, she is now back in France.
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